Si mon deuxième stage a été très riche en apprentissages sur beaucoup de niveaux, c’est surtout sur le plan de la gestion de classe que j’ai le plus appris. Au début, je me suis remise en question plusieurs fois, puisque je trouvais que je faisais autant sinon plus d’intervention que d’enseignement. Après en avoir discuté avec d’autres enseignantes et les spécialistes, j’en suis arrivée à la conclusion que c’était tout à fait normal! Je trouvais dommage d’avoir planifié une activité pendant des heures pour qu’elle soit écourtée, entrecoupée voir annulée parce que les élèves n’étaient pas disponibles. Ce que j’en retiens, c’est que l’enseignement implique obligatoirement beaucoup d’intervention et à partir du moment où j’ai compris que je devais vivre avec cet aspect de mon métier, je me suis sentie plus libre et en paix avec ma gestion. Puisque j’étais en confiance avec mes valeurs, les élèves ont cessé de tester mes limites constamment. De plus, j’ai réalisé qu’au préscolaire, arrêter une activité pour apprendre à revenir au calme est un apprentissage pour les enfants de cet âge et que même si nous ne sommes plus dans l’activité prévue, j’étais tout de même en enseignement. En réalité, plus je leur offrais des balises et plus j’étais cohérente dans mes interventions, plus ma gestion était efficace. Je me suis d’ailleurs aperçu que les élèves anxieux étaient plus calmes, car ils sentaient que j’étais là pour intervenir, voir les protéger en cas de «danger».
Bien que j’aie constaté l’efficacité du système d’émulation, je suis toujours en questionnement au fond de moi quant à la nécessité d’en avoir un dans ma classe. En effet, j’aspire réellement à être capable d’instaurer un climat de classe où les élèves seront à même de réfléchir sur leurs comportements et à établir eux-mêmes des conséquences. Je crois énormément en la philosophie pour enfants que j’ai d’ailleurs testée lors de mes deux stages et je vois à quel point les enfants sont capables de réfléchir et d’avoir un bon jugement critique. Il faut simplement leur donner l’espace pour l’apprendre et leur donner cette confiance en eux. C’est pourquoi je crois également au bienfondé du conseil de coopération afin d’impliquer les élèves aux règles de vie de la classe et de leur donner une forme de pouvoir ou du moins un sentiment de contrôlabilité sur leur apprentissages et leur climat de travail.
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