Et si j'étais trop perfectionniste?

Lorsque je me suis préparée pour ma première supervision, j’étais très angoissée, car j’avais l’impression que ne serais pas à la hauteur. De plus, j’ai même sérieusement pensé à abandonner la profession. Cependant, lorsque je discutais avec mon enseignante associée, elle semblait dire que tout allait très bien et que je serais en mesure d’avoir ma classe le lendemain. C’est donc dans un état d’épuisement et de découragement total que j’ai animé ma supervision. Tout au long de mon activité, j’avais l’impression de ne pas être adéquate et que les élèves n’étaient absolument pas intéressés. À la suite de mes rétroactions de ma superviseure, il s’est avéré que l’opinion de mon enseignante associée était fondée et que tout allait très bien autant au niveau de la gestion de la classe que pour l’animation de l’activité.

 

Le soir, quand je suis revenue chez moi, j’ai compris que je n’allais pas bien et que ma vision de moi-même était erronée. Je me sentais complètement démolie et je me suis dit qu’il fallait absolument  que je travaille sur ce point. Étrangement, ce n’est pas vraiment au niveau de ma gestion de classe ou de mon enseignement que je dois le plus travailler, mais sur mon perfectionnisme qui est en train de me brûler les ailes. Je réalise que je désire tellement être parfaite, que je m’impose trop de critères que je ne peux pas respecter et que cette attitude m’amène à vivre des échecs. Je dois comprendre que je peux planifier de belles choses, mais que je ne peux faire les choses à la place des élèves. Leur réussite leur appartient aussi et je ne dois pas tout prendre sur mes épaules. De plus, j’ai tendance à penser que tout ce qui fonctionne moins bien est forcément ma faute. Par exemple, les élèves de mon groupe sont très bavards et se désorganisent facilement. Ainsi, j’avais toujours l’impression que s’ils étaient plus turbulents, c’était parce que je ne savais pas faire une bonne gestion de classe. Toutefois, lorsque j’entends mon enseignante associée et les spécialistes qui travaillent avec mes élèves, je me rends compte qu’ils sont exactement pareils avec eux.

 

C’est pourquoi je dois vraiment apprendre à être plus tolérante envers moi-même, car comme le dit mon enseignante associée, je ne survivrai pas dans ce milieu. Ainsi, pour la suite de mon stage, je dois impérativement apprendre à remettre les choses en perspective et me questionner sur ce qui me revient ou pas. Je veux retrouver le plaisir d’être dans une classe, juste vivre le moment présent et me laisser guider par les besoins des élèves. Je dois cesser de me mettre de la pression et faire au mieux de ce que je suis capable de faire à ce stade-ci de mon cheminement.

 

 

Un autre point que j’aimerais améliorer, c’est de prendre davantage le temps pour faire des retours sur les apprentissages vus. Je me rends compte que je cours après le temps pour tout voir et que parfois, je ne reviens pas suffisamment sur certains apprentissages. Je crois que de m’arrêter à faire des retours avec les élèves n’est pas une perte de temps, car si je continue et qu’ils n’ont pas compris, je devrai recommencer et ce ne sera pas mieux. Je vais donc faire attention de prendre mon temps et de moins me mettre de pression avec le temps. J’essaie de bien planifier pour équilibrer l’horaire et de bien suivre le calendrier. Par la suite, si les élèves sont moins disponibles ou ne comprennent pas bien une notion, je devrai donc prendre plus de temps et il faudra organiser la suite en fonction de leur rythme d’apprentissage.


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