Ma réalité de mère monoparentale m’a amenée, au cours de mon baccalauréat, à effectuer des cours à distance afin de pouvoir me conformer aux exigences du programme dans les quatre années prévues. Ainsi, j’ai essayé à deux reprises de compléter des cours par l’entremise de la télé-université. Malheureusement, cette formule n’était absolument pas pour moi! J’ai détesté ces expériences à tel point que j’ai abandonné ces deux cours. Finalement, je me suis inscrite à l’université et j’ai de loin préféré cet univers d’apprentissage. C’est pourquoi je me suis questionnée quant à la pertinence ou voir la valeur des formations à distances. En effet, le meilleur exemple que je pourrais vous donner serait le deuxième cours que j’ai expérimenté à distance soit l’application des TIC en enseignement.
J’ai été terriblement déçue de constater à quel point la formation à distance était désuète et proposait des activités obsolètes telles que de collaborer dans un forum de partage. Force m’est d’admettre que ce cours a été bâti il y a plusieurs années, lorsque le web commençait et lorsque la possibilité d’échanger avec des collègues à distance représentait une innovation… Étant d’une génération antérieure à celle des millénaux, tout ce qui touche les technologies est loin d’être naturel pour moi et c’est pourquoi j’ai été tellement déçue de voir ce que proposait le cours à distance. Étant donné que j’avais réellement le besoin de développer mes compétences relativement aux TIC en enseignement, j’ai fait le choix de m’inscrire en session intensive d’été à l’université. Et bien je peux vous affirmer que c’était le jour et la nuit!!! Cette décision de reprendre ce cours a été pour moi la plus juste de toutes, car j’y ai fait tellement de découvertes et je ne compte plus les connaissances et les ressources technologiques que mes collègues, qui ont effectué ce cours à distance, ont manquées…
Cette réalité est pour moi choquante, d’autant plus qu’on nous demande de maitriser les technologies afin de les utiliser de façon exemplaire en classe. Comment se fait-il que de telles lacunes existent encore? En effet, selon le modèle SAMR de Puentedura, (2013) en tant que professionnel de l’éducation, nous devrions toujours nous questionner à savoir si l’intégration des TIC dans les activités pédagogiques proposées apporte une transformation, une redéfinition de la tâche qui serait impossible autrement qu’avec les TIC. L’utilisation des TIC ne devrait pas uniquement servir pour de la recherche ou pour du traitement de texte, mais pour accomplir des apprentissages de qualité, faire de la création, de la co-construction, de la télécollaboration, etc. Sans mon cours à l’université, je n’aurais jamais su qu’il existe des classes numériques (ex. : Google Class) où l’enseignant peut insérer des contenus et où les élèves peuvent communiquer entre eux. De plus, ces univers numériques permettent une personnalisation de l’enseignement et offrent une multitude de possibilités pour faire de la différenciation pédagogique. Je me trouve privilégiée d’avoir eu la chance de faire ces apprentissages, mais certaines de mes collègues, qui au final auront le même diplôme que moi, ne possèderont pas la même compétence face à l’application des TIC en enseignement…
Pire encore, lorsqu’on observe le milieu scolaire, cette disparité se retrouve à tel point que des inégalités sont elles aussi très présentes dans les classes. S’il est une chose que je retiens de mon cours à l’université sur l’application des TIC en classe, c’est que ceux-ci sont très alléchants et tentants… Cependant, en tant qu’enseignants éthiques, nous devons toujours nous assurer que l’apport des TIC dans notre pédagogie soit réellement une plus-value aux apprentissages. De plus, avec cette accessibilité grandissante, je crois qu’il est primordial d’éduquer les élèves à l’utilisation éthique des TIC et de leur montrer les différentes conséquences possibles à une mauvaise utilisation de ceux-ci. Alors, peut-être qu’il serait juste de dire que lorsqu’on laisse des apprenants seuls face aux TIC, et ce, peu importe leur âge, les apprentissages réalisés ne seront pas optimaux voir dangereux dans certains cas. C’est pourquoi il est important de se former adéquatement à leur utilisation et à leur intégration dans notre pédagogie. Et pour aller plus loin encore, étant donné que les technologies sont en perpétuelle évolution, il serait souhaitable que davantage de formation continue soit offerte aux enseignants qui ont quitté les bancs d’école et qui seront les plus susceptibles d’avoir besoin de soutien et de parfaire leurs connaissances quant à l’utilisation exemplaire des TIC.
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