Des préjugés, des préjugés, encore des préjugés!

Dans l’école de mes filles, il y a deux petites jumelles d’origine musulmane qui vienne d’arriver. Ma benjamine s’est liée d’amitié avec elles et celle-ci me rapporte souvent certains incidents qui sont survenus sur la cour d’école. En effet, il semble que la plupart des élèves ne veulent pas jouer avec les petites, car elles sont considérées comme des voleuses et des menteuses. Ma fille en est à chaque rouge de colère. D’ailleurs, l’autre jour, l’une des jumelles s’est fait disputer. Par la suite, ma fille est allée la rejoindre, puisque son amie pleurait, seule dans son coin. C’est alors que ma fille lui a demandé si elle savait pourquoi elle avait eu cette réprimande. Et bien celle-ci ne comprenait pas ce qu’elle avait fait de mal. En discutant avec son amie, ma fille en est venue à comprendre que son amie ne comprenait pas la consigne, car elle ne comprenait pas certains mots, puisque celle-ci n’avait pas de référent dans sa propre langue. Je sais que ma fille a certainement essayé de la consoler du mieux qu’elle a pu, mais son amie avait tout de même été réprimandée injustement. Lorsque ma fille est revenue de l’école, elle était complètement choquée, car celle-ci a de la difficulté à gérer les injustices et je ne savais pas trop comment aborder cette situation avec elle. Je ne voulais pas dénigrer les personnes en autorité à  son école, mais je ne voulais pas qu’elle voie cet évènement comme quelque chose d’anodin et d’acceptable.

 

 

 

Cette histoire vient ajouter à ma désolation vis-à-vis les préjugés que j’entends autour de moi de la part de mes collègues professionnels de l’éducation. Je vois que de plus en plus, il y a des gens issus d’autres nationalités qui viennent s’établir dans notre ville et ceux-ci sont systématiquement jugés et mis en marge de la société. Je me questionne sur ce qui pourrait être fait afin de réduire les préjugés. Je sais que lorsque j’aurai ma classe, j’aurai des discussions avec mes élèves afin d’ouvrir leur esprit à la diversité, mais je me demande si cela sera suffisant pour combattre toutes les influences autour d’eux qui les inciteront à véhiculer des préjuger et à nourrir leurs mauvaises conceptions des autres cultures. Dans mon cours sur la pluriethnicité, nous avions élaboré un projet pour favoriser la rencontre des différentes cultures. Cependant, je réalise que pour cela, il faut la collaboration des différents partenaires de l’école. De ce fait, si ceux-ci sont les premiers à véhiculer des propos haineux à l’égard des immigrants, comment pourrai-je arriver à dresser un pont entre notre culture typiquement québécoise et les autres cultures? Je réalise que malgré le fait qu’il est de plus en plus facile d’aller partout dans le monde, il demeure toujours difficile de laisser entrer les autres chez soi. Malheureusement, je dois en conclure que le changement restera toujours quelque chose d’épeurant…


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