Billet bilan sur mes compétences professionnelles à travailler

Arrivée au terme de ma formation, voici le temps de faire le bilan de mes compétences professionnelles à développer. Puisque j’évoluerai bientôt sans filet, je dois me fixer des objectifs de formation continue. Dans ma pratique professionnelle, j’ai remarqué quelques insécurités concernant les compétences 5, 6, 7 et 8.

L’une des compétences que j’ai moins eu la chance de développer est celle de l’évaluation. En effet, dans mes stages, la plupart des évaluations avaient été planifiées par les conseillères pédagogiques. Je me suis donc retrouvée prise avec des évaluations à faire passer qui ne correspondaient toutefois pas à ce que j’avais appris dans mon cours sur l’évaluation des apprentissages. Selon Legendre (2001a) citée dans Durand et Chouinard (2008, p.82) le rôle de l’évaluation ne doit pas se limiter à une forme d’évaluation stricte, mais bien «à soutenir la démarche d’apprentissage des élèves ainsi que les interventions pédagogiques des enseignants». En effet, bien que j’aie passé beaucoup de temps à éplucher les évaluations de mes élèves afin de cibler leurs difficultés, je ne pouvais pas réellement les cerner en plus de ne pas pouvoir en planifier d’autres à travers des tâches complexes qui m’auraient permis de récolter de l’information de qualité en vue de porter un jugement tel que prescrit dans la Politique d’évaluation des apprentissages (Gouvernement du Québec, 2003). C’est pourquoi je me donne comme objectif de proposer à mes élèves davantage d’activités qui leur demanderont de mobiliser réellement leurs compétences notamment par l’entremise de projets. De plus, dans mon dernier stage, mon enseignante associée m’a proposé de créer, au cours de ma carrière, diverses grilles d’observations pour récolter des notes régulièrement afin d’avoir en ma possession des traces sur chacun de mes élèves en vue de mieux porter mon jugement. Ainsi, j’aurai du matériel pour soutenir ce jugement auprès des parents. De plus, puisque je n’ai malheureusement pas eu la possibilité de développer ma compétence à la communication auprès des élèves et des parents,  je sens que lorsque j’aurai à le faire, je ne serai pas outillée. C’est pourquoi je vais prendre le temps de préparer un dossier pour chacun de mes élèves afin d’être en mesure de bien répondre aux questions et aux insatisfactions des parents et de commencer la communication en leur demandant d’abord comment cela se passe à la maison afin de construire sur ce qu’ils me diront. 

Une autre compétence pour laquelle je vis certaines insécurités est la capacité à planifier et à organiser le mode de fonctionnement de la classe. En effet, puisque je n’ai pas eu l’opportunité d’avoir un contrat, je n’ai jamais eu à le faire. Dans mes précédents stages, j’ai dû conserver les systèmes d’émulation mis en place avant mon arrivée, et ce, même si je ne suis pas tout à fait convaincue de croire à ces systèmes malgré le fait que ceux-ci soient monnaie courante dans les écoles. La plupart de ceux avec lesquels j’ai dû travailler fonctionnaient avec des récompenses. Ainsi, je trouvais souvent que celles-ci n’apportaient pas les bienfaits escomptés. D’ailleurs, selon Archambault et Chouinard, 2003; Bissonnette, 1999) citée dans Plante (2005) les enseignants avouent que «leurs récompenses n’ont pas d’impact tant sur les élèves qui se comportent bien que sur ceux qui manifestent des conduites indésirables». De mon côté, je trouve difficile d’instaurer un climat optimal qui n’utilise pas ce type de système et de trouver l’équilibre entre autorité et autoritarisme. Cependant, lors de mon dernier stage, mon enseignante associée utilisait un système de chevaliers qui offrait réellement un encadrement et un soutien aux comportements acceptables très valorisant pour les enfants. En effet, ceux-ci évoluaient d’un statut à l’autre en fonction de leur comportement de la semaine, afin de  devenir chevaliers. Ce titre offrait des privilèges d’autonomie bien plus que des récompenses. Ce système est, selon moi, un merveilleux outil autant pour guider les élèves que pour encadrer l’enseignante et aider celle-ci à conserver un bon climat de classe en étant cohérente. C’est pourquoi il est certain que je vais implanter ce système dans ma future classe, car il sera un excellent guide pour m’aider dans cette toute nouvelle responsabilité. De plus, j’ai l’intention d’assister à une conférence sur la gestion de classe offerte par l’entremise de ma commission scolaire donnée par Robert Cantin dès que j’y serai admissible, puisque cette conférence est donnée régulièrement. Et finalement, je veux me procurer le livre  Donner le goût d’apprendre ensemble de Francine Bélaire qui m’a été suggéré dans le cadre de mon cours DD2210- Organisation pédagogique et relation éducative au primaire. L’autrice préconise une approche démocratique où la saine autorité et la qualité des relations sont au cœur du climat de classe. 

Lors de mes expériences en milieu scolaire, je n’ai jamais eu la possibilité d’assister à l’élaboration d’un plan d’intervention ou à adapter ma pédagogique en fonction de celui-ci. En effet, dans mes stages, je n’ai pas eu à modifier certaines activités ou à mettre en place des adaptations aux besoins de certains élèves.  Bien que j’aie appris à le faire dans le cadre de ma formation, j’avoue que je me sens plutôt anxieuse à l’idée d’avoir à faire «une planification systématique des interventions nécessaires pour répondre aux besoins particuliers d’un élève en difficulté ou handicapé» (Doucet, 2018).  C’est pourquoi je crois qu’il serait pertinent que je discute avec l’orthopédagogue, les T.E.S. ou l’enseignante de l’année précédente de l’élève en question, afin de leur demander quels moyens ont déjà été mis en place. Je suis consciente que je devrai donc instaurer dans ma classe des adaptations générales et spécifiques afin de m’assurer que mes élèves ne soient pas en situation de handicap. De plus, j’ai découvert le site internet Les trésors en éducation spécialisée, très pertinent,  qui a été conçu par des T.E.S. et qui offre plusieurs outils pour répondre aux besoins des élèves à besoins particuliers et soutenir les enseignants dans leurs démarches éducatives. En plus d’être un excellent guide, ce site contient un blogue dans lequel je pourrai poser directement mes questions au besoin.

Finalement, la dernière compétence pour laquelle je n’ai pas encore atteint le niveau attendu est celle relative à l’intégration des TIC dans l’enseignement. En effet, je ne me sens pas habile pour intégrer les technologies dans ma pédagogie afin d’en faire une utilisation exemplaire. Selon le modèle SAMR de Puentedura, l’utilisation et l’intégration des TIC dans notre enseignement devraient permettre une redéfinition de la tâche où la réalisation de celle-ci serait impossible sans l’utilisation des technologies. Pour ma part, je suis consciente que mon intégration des outils numériques en classe se limite principalement à l’utilisation du TNI et à des recherches sur le web. C’est pourquoi j’aimerais participer à la formation sur l’outil «Seesaw» (outil qui permet d’offrir des activités interactives et de créer un portfolio numérique) offerte par ma commission scolaire afin d’intégrer cet outil dans ma pédagogie de façon adéquate. Dans le cadre de mon cours DDL3745-Littératie multimodale et médiatique en contexte numérique, nous avons appris que les élèves font l’usage des technologies continuellement notamment sur les réseaux sociaux sans toutefois les considérer comme de l’écriture. Ainsi, j’ai appris à utiliser les blogues et les plateformes comme Facebook pour leur faire pratiquer l’écriture collaborative. C’est pourquoi j’aimerais offrir des situations d’écriture collaboratives à mes élèves avec une application comme Padlet que j’ai commencé à utiliser dans mon dernier stage sans toutefois avoir eu la chance de le manipuler suffisamment longtemps pour le maitriser.  

Armstrong, M.-C. (2020). Les trésors en éducation spécialisée. Récupéré de https://educationspecialisee.ca/habiletessociales/.

Bélair, F. (2015). Donner le goût d’apprendre ensemble : créer un climat de classe de qualité. Montréal : Chenelière Éducation.

Doucet, L. (2018). Intégration scolaire et modèles d’intervention : notes de cours, ASS2063. Université du Québec à Montréal, Département d’éducation et formation spécialisée.

Dumouchel, M. (2018). Organisation pédagogique et relation éducative au primaire, DDD2210. Université du Québec à Montréal, Département de didactique.

Durand, M.-J. et Chouinard, R. (2008). L’évaluation des apprentissages- De la planification de la démarche à la communication des résultats (2^e éd.). Montréal : Éditions Hurtubise, p.82.

Gladu, È. (2020). Didactique de la littératie médiatique multimodale, DDL4635. Université du Québec à Montréal, Département de didactique des langues.

Gouvernement du Québec. (2003). Politique d’évaluation des apprentissages. Récupéré de http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/dpse/evaluation/13-4602.pdf.

Plante, I. (2005). Les systèmes d’émulations…populaires, mais efficaces? AQEP Vivre le primaire, 18 (4), 39-42. Récupéré de https://aqep.org/wp-content/uploads/2005/09/VLP_Vol18No4.pdf.

Réseau international sur le Processus de production du handicap. (2020). Le modèle. Dans Modèle MDH-PPH. Récupéré de https://ripph.qc.ca/modele-mdh-pph/le-modele/.

Stockless, A. (2019). Application des technologies de l’information et de la communication en enseignement, DDD3650. Université du Québec à Montréal, Département de didactique.

Wart, S. (2013). Le modèle SAMR : une référence pour l’intégration pédagogique des TIC en classe. École branchée Enseigner à l’ère du numérique. Récupéré de https://ecolebranchee.com/le-modele-samr-une-reference-pour-lintegration-reellement-pedagogique-des-tic-en-classe/.