Analyse réflexive
Durant les dernières semaines, j’ai eu la chance de vivre mon tout premier stage dans une classe de deuxième année. Lors de mon arrivée, j’ai proposé un projet sur les mois de l’année aux élèves. Dans l’ensemble, il a été très bien accueilli. Au préalable et avec l’aide de mon enseignante associée, j’ai placé les élèves en équipe de deux. Puisqu’ils sont assis à des tables, nous les avons disposés dès le départ avec leur coéquipier(ère) du projet afin d’éviter les déplacements inutiles lors des travaux en dyades. Pour la réalisation de ce projet, j’ai proposé aux enfants plusieurs activités, dont des recherches avec des iPad, des ateliers sur les saisons, etc. Comme produit final, il était attendu d’eux la concrétisation d’un kiosque sur lequel devait apparaître certaines informations recueillies lors de leurs recherches et devaient le présenter aux autres classes de l’école ainsi qu’aux parents. Pour l’occasion, nous nous sommes installés dans la cafétéria et avons fait une exposition. Malgré la grande motivation des élèves, j’ai rapidement constaté l’apparition de conflits tout au long de la fabrication des kiosques et ces conflits se sont poursuivis lors de l’exposition. En effet, durant la présentation, certains d’entre eux sont venus me voir parce qu’ils ne s’entendaient pas sur leur façon de se diviser les informations à divulguer. Pourtant, je leur avais laissé du temps en classe pour pratiquer leur présentation et se répartir les choses…
Je dois avouer que je me suis sentie découragée, puisque ces conflits sont survenus alors que des parents et la direction étaient présents! À la fin de la journée lorsque j’ai fait mon retour avec mon enseignante associée, nous en avons discuté et elle aussi semblait découragée, puisque nous avions beaucoup travaillé la gestion de conflit depuis les dernières semaines. En général, les enfants ne s’entendaient pas sur la disposition de leurs images ou de leurs décorations sur leur kiosque, et lors de l’exposé, sur la répartition des informations à donner.
Avec le recul, je me questionne sur ce que j’aurais pu prendre comme mesure pour éviter ce genre de situation et même plus, je me dis que j’aurais dû prévoir le coup étant donné que cette classe présente de graves symptômes en gestion de conflit! En effet, les conflits ont été omniprésents tout au long de mon passage dans cette classe! Bien que mon enseignante associée ait fait plusieurs interventions et retours sur des conflits vécus en classe ou sur la cour, les élèves semblent s’enliser dans un cercle vicieux. De plus, j’ai instauré, durant les périodes de causerie, un cercle philosophique dans lequel j’ai abordé des sujets en lien avec la différence, la tolérance et la gestion de conflit. Alors, j’étais un peu désemparée de constater la persistance de ce genre de problèmes!
Ce que j’ai pu constater, c’est qu’ils sont ensembles depuis deux ans et bien que le looping offre plusieurs avantages, il semblerait que la proximité sur une longue période ait provoqué une certaine familiarité un peu comme au sein d’une famille!!! Puisqu’ils ont été habitués à s’exprimer et à donner leurs observations sur tout, on dirait qu’ils sont plus préoccupés à chercher ce qui ne fonctionne pas plutôt que de faire le travail demandé!
Au terme de mon stage, et à la suite de mes recherches, j’en conclus que si j’avais à refaire ce projet, j’inclurais dans leurs fiches à remplir, une feuille (un peu comme un plan) sur laquelle ils devraient se répartir les tâches pour ce qui est de la recherche, de la récolte d’objets et d'images, que sur la fabrication du kiosque et de l’exposé oral. Ainsi, les enfants sauraient dès le départ quelle est la charge de travail qui lui est demandée, son rôle précis et par le fait même, ce qui est attendu de lui, la place qui lui revient. De plus, cette fiche pourrait être suivie d’un contrat à signer dans lequel ils s’engagent à respecter leur répartition du travail et leur rôle afin d’avoir un document sur lequel se référer lors d’un éventuel conflit. Et le respect de ce contrat pourrait contribuer à la note finale du projet. Je crois que si tout est écrit noir sur blanc, il est plus facile après de gérer les mésententes ou du moins, cela laisse moins de place aux négociations. Après avoir consulté des sites sur l’éducation, je crois que dans un groupe comme celui-ci, j’aurais avantage à faire des activités préparatoires sur la coopération dans lesquelles la réussite de l’activité est la responsabilité de tous comme l’activité du pont.
Pour conclure, je crois que je pourrais aussi faire de la modélisation sur les comportements acceptés en équipe et non tolérés. Je pourrais également instaurer des systèmes de récompenses pour des objectifs à atteindre en groupe ou des systèmes de conséquences pour le groupe en entier, afin qu’ils apprennent à coopérer pour obtenir un résultat positif et éviter des impacts négatifs pour l’ensemble de la classe. Je crois que ce genre de système d’émulation pour tout le groupe pourrait les amener à développer une motivation à s’entendre entre eux leur offrant des récompenses lorsqu’ils trouvent eux-mêmes des solutions à leurs conflits… En terminant, mon enseignante associée et moi avons soumis le nom de certains élèves pour des séances particulières avec l’éducatrice spécialisée afin de travailler les habiletés sociales. Je crois qu’une coopération équipe-école est toujours l’idéal pour fournir un soutien adéquat aux enfants lorsque cela est possible!