Bilan de stage
Mon tout premier stage étant terminé, voici maintenant venu le temps de faire mon bilan! Mais par quoi commencer? J’y ai fait tellement de découvertes enrichissantes… Alors si vous le permettez, je commencerai par faire le point sur ma démarche professionnelle et par la suite, j’en ferai un portrait afin de préparer la suite de mes études ainsi que mes futurs stages. Pour ce faire, je m’inspirerai de mes compétences professionnelles, dans le but de cibler les points à travailler.
En premier lieu, il faut savoir que l’an dernier j’ai travaillé dans une école et c’est à ce moment que j’ai découvert cette passion que j’ai pour l’enseignement. En effet, éducatrice en dîner, je me suis bien vite aperçue que je désirais aller plus loin avec les enfants. Ainsi, j’ai amorcé un retour aux études. Donc, mon premier stage ne m’a pas permis de découvrir le milieu scolaire, mais plutôt de confirmer mon choix. Et au terme de mon premier stage, je peux vous affirmer que mon choix est validé! Cependant, si une découverte il y a, c’est que j’étais loin de me douter que j’aimerais autant l’enseignement! En fait, je sens que j’ai enfin trouvé ma place, ce pour quoi je suis faite! Travailler auprès des enfants est un privilège et les possibilités sont infinies! Alors, je n’ai pas besoin de vous dire que j’amorcerai donc la suite de mes études avec encore plus d’enthousiasme! Étant donné que j’enseigne la musique depuis quinze ans, le rôle d’enseignante n’est pas nouveau pour moi. Par contre, l’exercer dans le milieu scolaire était un terrain inconnu pour moi et bien qu’il n’est pas évident de s’insérer dans une équipe déjà présente, j’ai tissé de beaux liens avec certaines enseignantes et tout particulièrement avec l’orthopédagogue et l’éducatrice spécialisée. J’ai découvert à quel point il est primordial de développer une complicité avec nos ressources, car certains élèves présentant des difficultés peuvent facilement nous drainer et nous laisser avec un sentiment de solitude et de lassitude! Et je sais que lorsque j’aurai une classe, je favoriserai des projets avec les spécialistes, car ils nous apportent beaucoup de ressources et nous permettent d’apporter une approche différente aux enfants et d’aller plus loin dans leurs apprentissages.
D’un autre côté, j’ai été bien peinée de constater à quel point les enseignants n’ont pas toutes les libertés nécessaires pour fournir un service de qualité. Ce que j’entends par là, c’est les contraintes budgétaires, les impositions de la direction ou les politiques-écoles, les pressions des commissions scolaires, ainsi que toutes les contraintes syndicales… Voici le visage caché de cette profession dont je ne me doutais pas. J’ai découvert que les enseignants auraient besoin de certaines formations qui leur sont refusées, et je trouve cela bien dommage étant donné qu’en fin de compte, c’est les élèves qui seront pénalisés.
En deuxième lieu, si je fais maintenant le tour de mon parcours en lien avec mes compétences professionnelles, je peux vous dire qu’elles sont maintenant beaucoup plus concrètes pour moi. En général, si je regarde ma grille de coéavaluation, j’ai réussi à les explorer ou du moins, les expérimenter. Étant issue du milieu artistique, il a été aisé pour moi d’inclure la culture dans mes situations d’apprentissages et de les insérer dans des contextes de la vie courante ou du moins, significatifs pour les enfants. Pour ce qui est de la deuxième compétence, j’ai été surprise de constater que mon enseignante associée trouvait que mon langage était trop «bébé» pour ce groupe! Mais en faisant mon analyse vidéo, j’ai saisi ce qu’elle voulait dire. En effet, je découpais trop les mots. Donc, j’ai travaillé la fluidité, ou plutôt, j’ai développé la capacité de m’exprimer clairement, mais pas trop lentement. Ce que j’en conclus, c’est que pour ma future carrière, je devrai faire attention de bien adapter mon langage en fonction du niveau dans lequel je me situe. Ainsi, je sais que je m’exprime dans un bon français, mais que je dois faire attention à mon débit et le vocabulaire utilisé!
Pour ce qui est des compétences trois et quatre, la planification et l’enseignement, j’ai dû m’adapter énormément! Mon enseignante étant à deux ans de sa retraite, elle ne planifie donc pas beaucoup à l’avance. De plus, c’est une personne qui change facilement de programme. Il a donc été déroutant pour moi au début de m’adapter. Cependant, avec le temps, j’ai saisi ses intentions pédagogiques et j’ai suivi dans ce sens. Comme je suis une débutante et qu’il était déroutant pour moi d’arriver sans balises, j’ai pris l’habitude de lui présenter mes suggestions et ainsi, je me sentais sécurisée. Je vous dirais même que je suis fière, car à la suite de ce stage, je comprends mieux ce que c’est que la planification et je crois que l’important, c’est de savoir quels sont les apprentissages que l’on veut faire avec les élèves, car parfois, tout ce que nous avions prévu ne fonctionne pas…. Ainsi, il faut savoir s’adapter et aller ailleurs tout en travaillant ce que nous avions prévu. Je crois que l’important, c’est que les apprentissages soient faits, peu importe la manière de les présenter! Et j’ai découvert durant les semaines passées en classe, que je suis capable de m’adapter et de changer les choses rapidement lorsque je vois que plus rien ne fonctionne ou que les enfants ne sont pas dans un état propice pour faire ce que j’avais prévu.
Une autre découverte réalisée dans ce stage est que je possède une grande créativité pour créer des situations d’apprentissages. En effet, les enfants m’ont tellement inspirée, que les idées n’arrêtaient de surgir. (D’ailleurs, je n’aurai malheureusement pas eu le temps de tout essayer ce que j’aurais voulu!) Et je suis fière, car mon enseignante associée a dit en formation qu’elle était épatée de constater que je faisais toujours un retour sur les apprentissages fait en classe et qu’elle allait le faire davantage! Pour ce qui est de la compétence cinq, j’ai eu la chance d’assister à des rencontres de parents. Je trouve que nous sommes privilégiés de la confiance que nous portent les parents. Cependant, il n’est pas toujours facile de gérer l’émotivité de certains et de bien formuler les points à apporter, afin d’éviter les heurts! Je crois que l’expression « marcher sur des œufs» est très appropriée dans certaines situations! Pour ce qui est de l’évaluation, je crois que c’est probablement ce qui demeure le plus vague pour moi! Bien que j’en ai fait quelques une, je trouve qu’il est parfois difficile de trancher. Et c’est dans une situation d’évaluation où notre bon jugement est le plus sollicité. Réussir à être équitable, mais en même temps, de bien faire un portrait des acquisitions de chacun. Alors si je dois me fixer un défi pour mon futur stage, c’est celui d’explorer davantage l’évaluation et j’y associe également la correction.
Si l’on regarde maintenant la compétence six, j’aborderais principalement l’aspect : gestion de classe!!! Au début, j’ai eu du mal à sévir! Mais lorsque j’ai commencé à être seule dans la classe, les enfants m’ont bien vite testée! Alors, j’ai compris que je devais mettre mes limites au clair et m’y tenir! Ainsi, j’ai tout arrêté, et j’ai eu une petite discussion. J’ai donc appris à mettre mes limites et j’ai aussi découvert qu’elles devaient être courtes. De plus, lorsque l’énergie était plus intense, je faisais des conséquences groupe. Cela avait beaucoup plus d’impact. Ensuite, au fur et à mesure que j’ai fait mes prises en charge, ma gestion de classe était plus facile et j’ai pu, par la suite, m’assouplir et à la fin, j’avais beaucoup de plaisir et j’étais moins dans la discipline tout le temps. Ainsi, je pourrais comparer mon passage à une rentrée scolaire. Mais lorsque notre dynamique est installée, le plaisir est grand!!!
En lien avec la compétence sept, étant donné qu’il n’y avait pas de graves troubles d’apprentissages et de comportements dans cette classe, j’ai moins eu la chance de la développer. Cependant, j’ai toujours adopté une attitude ouverte face aux problèmes des enfants. Donc, je formule le souhait que lors de mes prochains stages, j’aie la chance de travailler davantage cette compétence étant donné le fait que l’adaptation scolaire, l’orthopédagogie et l’orthophonie m’attirent beaucoup!
La compétence huit! Voici celle pour laquelle j’ai eu le plus besoin de travailler!!! Les technologies ne sont pas mon champ d’expertise alors j’ai dû redoubler d’efforts. Bien que j’aie commencé timidement à travailler avec le TBI, je suis fière de dire que je travaillais tous les jours avec celui-ci à la fin. De plus, j’ai le projet de monter du matériel interactif que je pourrai transporter avec moi pour faire de la suppléance. Pour ce faire, j’ai une amie enseignante qui m’a offert de me former au TBI. De ce fait, j’espère réutiliser ces nouvelles connaissances lors de mes prochains stages et aussi de les insérer dans mon portfolio.
Si vous le permettez, je conclurai avec les compétences onze et douze. Dès le départ, je me doutais que ces compétences ne me poseraient pas trop de problèmes. En effet, je suis une personne soucieuse du travail bien fait et je me remets constamment en question. De plus, je suis un peu perfectionniste et passionnée ce qui a pour conséquences que je m’investis énormément dans ce que je fais. Mais bizarrement, j’ai eu plusieurs commentaires en lien avec ces deux compétences. En effet, plusieurs personnes autour de moi m’ont mis en garde de savoir mettre mes limites. Et si au départ je ne saisissais pas bien ce qu’ils voulaient dire, je comprends aujourd’hui que je devrai apprendre à doser le temps investi pour mon travail, de ne pas m’oublier. En effet, étant une personne passionnée, j’ai tendance à en faire beaucoup et à m’épuiser! Donc, je crois que le défi qui m’attend durant cette carrière sera d’apprendre à doser le temps investi au travail, pour mes enfants et pour MOI! Et crois qu’ils ont raison, car j’aime trop cette profession pour m’épuiser et abandonner en cours de route, car je crois que les enfants ont besoin de personnes qui croient en leur potentiel et leur réussite!
Je suis triste de quitter ma classe, mais j’emporte avec moi de merveilleux souvenirs, leurs beaux sourires et leur joie de vivre. Je crois que le regard d’un enfant qui s’illumine parce qu’il est fier de lui vaut tous les moments de doutes et d’impasses. J’espère que je saurai être une enseignante disponible, ouverte et signifiante pour mes futurs élèves! Et ce sont là des défis que je me donne pour mes futurs stages, mais également pour ma carrière entière!